Lorsque N’Golo Kanté a annoncé son départ pour l’Arabie saoudite le 1er juillet 2023, nombreux étaient les sceptiques. Comment l’infatigable milieu de terrain, icône de l’humilité et du travail acharné, pouvait-il tourner le dos au football européen à seulement 32 ans ? Deux ans et demi plus tard, le Français a prouvé que l’audace peut rimer avec réussite, tant sportive que financière.
Le jeudi 16 octobre 2025 marque exactement 838 jours depuis que le champion du monde 2018 a quitté Chelsea pour Al-Ittihad. Un exil qui, loin d’être une retraite anticipée, s’est transformé en un véritable coup de maître. Avec un salaire estimé à 25 millions d’euros par an, Kanté empoche quotidiennement l’équivalent de 68 384 euros. Faites le calcul : depuis son arrivée à Djeddah, le Parisien d’origine a accumulé la rondelette somme de 57 305 792 euros.
#1 Le retour triomphal en Bleu : quand l’Arabie devient un tremplin
Mais réduire l’aventure saoudienne de Kanté à une simple question d’argent serait une erreur monumentale. Le milieu récupérateur a réalisé ce que beaucoup jugeaient impossible : maintenir son niveau de performance au plus haut, au point de reconquérir sa place en équipe de France. Didier Deschamps, qui avait semblé se passer de ses services après son départ pour le Moyen-Orient, a finalement été contraint de reconnaître l’évidence : Kanté reste indispensable.
Cette renaissance sportive est d’autant plus remarquable qu’elle intervient dans un championnat souvent décrié comme une « ligue de retraite ». En remportant le titre de Saudi Pro League avec Al-Ittihad, Kanté a démontré que l’intensité et la détermination qui ont fait sa légende à Leicester et Chelsea n’ont pas disparu sous le soleil du Golfe. Son pressing incessant, ses interceptions chirurgicales et son endurance légendaire continuent de faire des ravages, mais cette fois sous les couleurs jaune et noir du club de Djeddah.
#2 Un modèle économique qui redéfinit les fins de carrière
L’exemple de N’Golo Kanté illustre parfaitement la nouvelle donne du football mondial. Là où les grandes stars européennes attendaient traditionnellement la trentaine avancée pour s’exiler vers des championnats moins exposés, la Saudi Pro League propose désormais une alternative crédible bien plus tôt dans la carrière. Avec des moyens financiers quasi-illimités et l’ambition de rivaliser avec les meilleures ligues du monde, l’Arabie saoudite attire des joueurs encore au sommet de leur art.
Pour Kanté, le pari était calculé : maximiser ses revenus pendant ses dernières années de haut niveau tout en conservant une vitrine sportive suffisante pour ne pas tomber dans l’oubli. Mission accomplie. Avec près de 60 millions d’euros engrangés en moins de trois ans, il aura sécurisé financièrement plusieurs générations de sa famille, tout en préservant sa réputation de guerrier infatigable sur les terrains.
#3 Le crépuscule d’une légende ou un nouveau chapitre ?
À 34 ans, avec un contrat qui expire le 30 juin 2026, N’Golo Kanté se trouve effectivement à un tournant de sa carrière. Mais si son aventure européenne appartient désormais au passé, son héritage continue de s’écrire en lettres d’or. Champion d’Angleterre avec Leicester dans l’une des plus grandes surprises de l’histoire du football, vainqueur de la Premier League, de la Ligue Europa et de la Ligue des Champions avec Chelsea, champion du monde avec la France… et maintenant champion d’Arabie saoudite.
Certains y verront un épilogue moins glorieux, une fin de carrière motivée par l’appât du gain. D’autres, plus lucides, reconnaîtront l’intelligence d’un choix parfaitement maîtrisé. Kanté n’a jamais été du genre à courir après la lumière des projecteurs. Son départ pour l’Arabie saoudite s’inscrit dans la même logique d’humilité et de pragmatisme qui a toujours caractérisé son parcours.
#4 L’héritage d’un champion hors normes
Au-delà des chiffres vertigineux, c’est toute la philosophie de carrière de N’Golo Kanté qui mérite d’être saluée. Dans un monde du football souvent gangrené par l’ego et la surexposition médiatique, le Français a toujours su rester fidèle à ses valeurs : travail, humilité, efficacité. Que ce soit sur les pelouses de Leicester, de Stamford Bridge, du Stade de France ou du King Abdullah Sports City de Djeddah, Kanté n’a jamais fait l’économie de ses efforts.
Alors oui, il a gagné 57 millions d’euros en 838 jours. Mais il a aussi gagné le respect de tous ceux qui ont compris que son choix n’était ni une fuite ni une capitulation, mais simplement la décision réfléchie d’un professionnel aguerri qui a su saisir une opportunité unique. Et si demain, après la fin de son contrat saoudien, il décidait de prolonger l’aventure ou de prendre sa retraite, une chose est certaine : N’Golo Kanté aura traversé sa carrière comme il a traversé les terrains. À sa manière. Discrète, efficace et… payante.
Pour une retraite heureuse et paisible ? Avec un tel pécule accumulé, nul doute que le champion du monde 2018 a les moyens de ses ambitions pour l’après-football. Mais connaissant son tempérament, on peut parier qu’il restera loin des paillettes et proche de l’essentiel : sa famille, ses amis, et peut-être un ballon au pied de temps en temps, histoire de ne pas oublier d’où il vient.


