Le retour de la Ligue 1 ce week-end n’a pas rassuré les amateurs de spectacle offensif. Avec seulement 19 buts inscrits lors de la première journée — un plancher inédit depuis dix ans — les attaques françaises semblent à court de munitions. À deux semaines de la fin du mercato, de nombreux clubs de l’élite cherchent encore leur avant-centre. Résultat : les prix s’envolent et la moindre promesse offensive devient une denrée rare. Voici cinq raisons qui expliquent cette inflation inédite.
#1 Une denrée rare sur le marché
Le poste de numéro 9 est sans doute le plus difficile à pourvoir. Trouver un buteur capable de marquer régulièrement, de s’adapter rapidement et de porter une attaque est une mission périlleuse. Le Paris FC en a fait l’expérience avant de craquer pour Willem Geubbels à 9 M€ à Saint-Gall, après avoir reculé devant les 35 M€ exigés par Nantes pour Matthis Abline. Plus la liste se réduit, plus les clubs sont prêts à surpayer.
#2 La spéculation des clubs vendeurs
Chaque président l’a bien compris : en période de pénurie, les prix s’emballent. Le SCO d’Angers réclame désormais plus de 20 M€ pour Estéban Lepaul, recruté seulement 150 000 € à Épinal il y a un an et demi. À Auxerre, Lassine Sinayoko, en fin de contrat dans un an, est pourtant jugé intransférable à moins d’une offre XXL. Cette stratégie vise à maximiser la valeur des attaquants, quitte à bloquer des transferts.
#3 Une pression sportive accrue
Avec des championnats de plus en plus disputés et des objectifs européens exigeants, chaque club sait qu’il joue gros. Rennes, privé de Kalimuendo, n’a pas d’autre choix que de frapper fort. Lille, après avoir discuté avec Hamza Igamane (15 M€), hésite encore, mais sait que l’absence d’un vrai buteur peut coûter cher sur la scène européenne. Dans ce contexte, les dirigeants préfèrent surpayer que prendre le risque de passer une saison sans véritable avant-centre.
#4 L’influence du marché international
La Ligue 1 n’est pas isolée : l’Europe entière recherche des attaquants. Les clubs français se retrouvent donc en concurrence avec l’Angleterre, l’Allemagne ou le Portugal, où les moyens financiers sont souvent supérieurs. Lens a ainsi vu Mathias Damm Kvistgaarden filer à Norwich, preuve que même un club de Premier League de seconde zone peut devancer un prétendant français. Cette pression extérieure tire encore plus les prix vers le haut.
#5 Les révélations locales qui prennent de la valeur
Enfin, l’explosion de certains profils « maison » accentue la surenchère. Lucas Stassin, révélation de l’ASSE, est retenu malgré la descente du club en Ligue 2. Son prix a doublé en quelques mois. De même, Lepaul, Sinayoko ou encore Abline sont devenus des actifs précieux du football français, transformés en potentiels jackpots par leurs présidents. Des paris sportifs, certes, mais qui pèsent lourdement sur le mercato.
Un mercato de la patience… et des coups de poker
Au final, la flambée des prix traduit une équation simple : une forte demande, une offre limitée et des clubs vendeurs qui tiennent la corde. Alors que les jours défilent, les directions sportives de Ligue 1 vont devoir faire preuve de créativité, de patience… ou casser leur tirelire. Une chose est sûre : le mercato des numéros 9 en France n’a pas fini de faire parler.